Chroniques - Facilities, site du Facility management Chroniques

  • Baromètre des DRH 2024 : Entre volonté de transformation et réalité du terrain

    José-Marie Jaeger, Dirigeant ABV Group - Conseil en management stratégique

     - Facilities, site du Facility management

    Le « soutien et accompagnement de la transformation de l’entreprise » est la 1re priorité de la fonction DRH pour 2024 pour 81% des DRH et « promouvoir et développer l’emploi de l’intelligence artificielle » est la 9e priorité pour 6 % des DRH!

    N’y aurait-il pas une contradiction entre la volonté de transformer et la faible motivation à l’égard de l’introduction de l’IA ? La transformation c’est accompagner la vision du futur de l’entreprise, former pour préparer aux nouveaux métiers et aux nouvelles compétences, accompagner le changement pour contourner les blocages, gérer les talents, les recrutements, et bien d’autres aspects des conditions de réussite de l’entreprise.

    N’est-ce pas ce que propose l’IA ? Grâce à la gestion des données de l’entreprise, l’IA va aider à préciser la cartographie de l’évolution des métiers des besoins en nouveaux talents, et va également contribuer à revoir les processus répétitifs et fastidieux, à améliorer le processus de recrutement, à accélérer le traitement des données des verbatims d’entretien, etc. De plus, l’IA générative va aider à améliorer les rédactionnels tels que les contrats, les fiches de poste, les comptes rendus, la recherche de données, etc. En bref, l’IA sous ses différentes formes apporte aux DRH des outils innovants qui permettent d’accompagner toutes les actions que le DRH doit engager pour soutenir la transformation...

    Lire la suite
  • La révolution de l'IA générative

    Philippe Loranchet, Data Analyst / Scientist

     - Facilities, site du Facility management

    Les progrès réalisés par l’IA en seulement une année sont spectaculaires avec des solutions comme Chat GPT (Generative Pre-trained Transformer) lancée en novembre 2022. La puissance de l’outil comme celle des autres apparus depuis, notamment Sora, un modèle d'IA générative capable de créer des séquences vidéo réalistes à partir d'instructions textuelles, interpelle.

    « Generative » fait référence à la capacité du modèle à générer du texte. « Pre-trained » indique que le modèle a été préalablement entraîné sur une grande quantité de données avant d’être affiné pour des tâches spécifiques. «Transformer » est le nom de l’architecture principale utilisée pour construire le modèle. C’est une architecture particulièrement efficace pour traiter des séquences d’informations, comme le texte.

    Pour l’instant entraîné sur des informations s’arrêtant à septembre 2021, Chat GPT est capable de répondre à des questions directes posées par des humains, comme le ferait un collaborateur d’une érudition sans limite qui aurait en mémoire des millions d’ouvrages et d’encyclopédies.

    Mais qu’en est-il des applications concrètes?  Dans le secteur de la grande distribution, par exemple, les réponses automatiques de ChatGPT alimentent des « chatbot », des robots répondant directement aux consommateurs.

    Si les assistants numériques basées sur l’IA font le travail des assistants humains...

    Lire la suite
  • FM et polycompétence, vecteur de performance

    Eric Lefiot, Président du Sypemi

     - Facilities, site du Facility management

    Le constat fait par la quasi-totalité des entreprises de services à l’immobilier et aux occupants est inquiétant : nos ressources humaines de production se réduisent chaque jour davantage.

    Pour le vérifier, il suffit de sonder les entreprises de maintenance et d’exploitation : elles recherchent, sans délai, plusieurs dizaines de milliers de techniciens et de factotums. Même constat dans le secteur de la propreté où il manque déjà cinquante mille salariés ou encore dans celui de la sécurité/sûreté où il faudrait recruter vingt-cinq mille salariés à très brève échéance, pour les Jeux de 2024 notamment. Les besoins en restauration sont immenses … Ces métiers de service, souvent considérés à faible valeur ajoutée, restent peu attractifs par leur niveau de rémunération modéré et l’absence de télétravail. Le FM souffre de cette carence au même titre que les métiers eux-mêmes.

    Par ailleurs, le pilotage conventionnel des métiers de service multiplie le nombre de passages sur site pour des réalisations ponctuelles, successives et parfois superflues qui génèrent des surcoûts d’interventions, une absence d’efficacité réelle et des rallongements de délai …

    La réponse régulièrement opposée à ces questions est en effet le respect des dispositions conventionnelles qui ont vocation à protéger chaque métier, et ses opérants...

    Lire la suite
  • RE 2020 : à quoi ressembleront nos bureaux ?

    Pascal Jean, Président fondateur de Mutek Conseils

     - Facilities, site du Facility management Depuis juillet 2023, la construction des immeubles de bureau doit respecter les exigences de la réglementation environnementale RE 2020. Dans la continuité des normes qui se sont succédé depuis le choc pétrolier de 1973, cette réglementation ajoute de nouvelles exigences environnementales qui changeront fondamentalement la manière de construire nos futurs bureaux. La première des nouveautés est d’imposer des limites aux quantités de carbone émises pendant toute la phase de vie du nouvel immeuble, de l’extraction de ses matériaux à leur mise en décharge. Un calcul en Analyse de Cycle de Vie, dont le principe était déjà inscrit dans l’expérimentation E+C-, invitera fortement à utiliser des produits biosourcés (laine, chanvre, paille…) ou géosourcés (pierre, terre cuite…) comme des matériaux issus du recyclage. Mais la RE 2020 va plus loin car elle a retenu une ACV dynamique qui, sur 50 ans, calcule les émissions de carbone des éléments de construction en leur appliquant un coefficient qui les diminuent plus elles se produisent tardivement. Cette méthode favorise de fait l’usage du bois. Le béton, idéalement décarboné, sera réservé aux infrastructures voire à des planchers bois-béton. Pour réduire l’empreinte carbone des matériaux de construction, la solution la moins coûteuse restera d’en réduire la quantité et donc les volumes qu’ils serviront à créer. On peut donc imaginer que les futurs bâtiments seront plus compacts qu’aujourd’hui. La seconde est la limitation, en été, du nombre d’heures d’inconfort, correspondant à une température intérieure maxi qui variera entre 26°C et 28°C. La climatisation étant encore moins envisageable que dans les réglementations précédentes, de gros efforts devront être faits pour mettre les locaux à l’ombre, en utilisant des masques naturels (arbres, ombres portées) ou imposées, comme les pare-soleils. On verra également revenir des ventilateurs de plafond ou brasseurs d’air. La troisième est le bonus de consommation accordé aux énergies renouvelables et autoconsommées. Les façades, toits et pelouses (car la parcelle fait désormais partie du périmètre de la norme) pourraient se couvrir de panneaux solaires et autres systèmes de chauffages thermodynamiques, dans la limite, bien-sûr, de leur poids carbone ...
    Lire la suite
  • Mieux maintenir pour croitre plus durablement

    Xavier Baron, Chercheur intervenant BCRH -Membre fondateur CRDIA

     - Facilities, site du Facility management

    Dans le contexte d’urgence climatique et d’incertitudes qui est le nôtre, la maintenance émerge au centre de la création de valeur économique et sociale.

    Dans les Services aux Environnements de Travail (1,4 millions de travailleurs, pour 102 milliards de CA en 2022), personne ne sait dire encore ce que représentent les multiples emplois de la maintenance. Longtemps méconnus et méprisés, ces métiers sont toujours « silotés » à l’issue d’un demi-siècle d’externalisation, mal valorisés dans les représentations comme dans les contrats….

    Ils permettent pourtant d’entre-tenir (faire tenir ensemble) et de faire durer en conditions de bon fonctionnement les investissements productifs consentis dans les années et les décennies précédentes. Ils contribuent à la durabilité, la réparabilité, au refus de l’obsolescence prématurée, au réemploi et à la circularité. Toujours plus importants pour permettre un allongement de la durée d’usage des installations en fonction, ces emplois croissent encore au fur et à mesure des installations nouvelles, y compris pour répondre aux besoins en infrastructures des productions informationnelles. « Immatérielles », ces activités sont également exigeantes en réseaux et systèmes à maintenir, et gourmandes en énergie.

    Faiblement substituables, non délocalisables et peu automatisables, les emplois de la maintenance sont moins menacés par l’intelligence artificielle ou des tendances à la réduction des surfaces que bien d’autres emplois réputés plus nobles. Maintenir exige une présence et des interventions humaines, des compétences engagées dans un rapport intime au réel, aux usages et au temps. Maintenir se joue dans un temps long, récurrent, patient et vigilant, bien différent du temps court de la création et de la finance. Il est parfois dans un prolongement (faire durer l’utile), parfois dans une recherche d’éternité de l’irremplaçable (œuvres d’art)...

    Lire la suite