
Chroniques
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Travailler plus ? Faut voir…
Lomig Guillo, Rédacteur en chef du magazine Management
Lundi 2 Mai 2022Envie d’un travail mieux rémunéré ou plus porteur de sens ? Durant le deuxième semestre 2021, 25,6 millions d’Américains ont démissionné de leur emploi, alors que 40% n’avaient pas d’autre job en vue quand ils ont sauté le pas. Ce phénomène, baptisé la “Grande Démission“ par l’universitaire américain Anthony Klotz, n’est pas aussi massif en France.De fait, la pandémie a conduit de nombreux Français à revoir leurs priorités et la toute puissance du travail est fortement remise en question. Résultat, le ministère du Travail enregistre une nette accélération des démissions : 387.000 Français ont quitté leur emploi entre juin et juillet 2022 (démissions et ruptures conventionnelles) contre 340.000 sur la même période en 2019. Soit 14% d’augmentation.Preuve que les salariés français se désengagent, selon la dernière édition du baromètre du cabinet Empreinte humaine, 19% d’entre eux seulement déclarent aujourd’hui que le travail est très important dans leur vie ... alors qu’ils étaient 70% à le penser en 1999.Une chute spectaculaire ! Moins d’un salarié sur cinq estime désormais que le travail occupe une place centrale dans sa vie. Rapport de cause à effet ?Selon la même étude, la santé psychique des Français s’est nettement dégradée ces derniers mois : 41% des salariés se disent en souffrance après deux ans de crise. “Les indicateurs de l’état psychologique des salariés demeurent très inquiétants. La détresseLire la suite -
Pour en finir avec la vitesse !
Christophe Gay , Co-directeur et Fondateur du Forum Vies Mobiles
Lundi 25 Avril 2022Pouvoir se déplacer de plus en plus rapidement grâce à la vitesse du train, de la voiture, de l’avion… a modifié nos modes de vie fondamentalement. Mais si voyager toujours plus loin, vite et à bas coût, au quotidien et pour les vacances, exauce les rêves de liberté et de découverte d’une partie croissante de la population mondiale, il y a un revers à la médaille : fatigue, stress, inégalités, fragilité du système, congestion et pollution.C'est dans ce contexte qu'a surgi l'idée de "démobilité". Un concept qui ne cherche plus à traiter la demande de mobilité par une offre supplémentaire, mais vise au contraire à la baisser à travers des solutions d'évitement des déplacements, notamment ceux qui sont subis et saturent les routes et les transports publics aux heures de pointe.Le débat sur la "démobilité" va bien au-delà de la question des transports. Elle impacte aussi tous les réseaux logistiques qui permettent de moins se déplacer, mais aussi les rapports de classe.Lire la suite -
L’appel du sens
Isabelle Marie de Marnix, Éditeur de Facilities
Mardi 19 Avril 2022La crise du Covid n’en finit pas de faire ressentir ses effets notamment sur notre rapport à la nature, à la ville et au travail. A tel point qu’un salarié sur deux réfléchirait aujourd’hui à changer de travail, comme le phénomène de «grande démission» observé depuis deux ans aux Etats-Unis. De même, les récentes crispations annoncées par le retour au présentiel révèlent elles aussi une distension du lien entre l’entreprise et ses salariés. Dans ce contexte, il est temps de comprendre comment, en 2022, une entreprise est en mesure de créer les conditions d’un attachement durable. Le télétravail quand il était possible, a été un outil magique durant la pandémie et fait partie désormais de nos habitudes de travail. Nous avons pu, grâce à lui, maintenir des relations numériques mais ce ne sont pas pour autant des relations vivantes. Derrière nos écrans nous perdons le plaisir de rencontrer l’autre. Il y a donc nécessité d’aller au travail parce qu’on a besoin de l’autre. Le besoin de lien social favorise le bon moral des collaborateurs, leur engagement, les synergies et donc la performance. Cet aspect devient déterminant : il faut redonner envie aux collaborateurs de venir au bureau. Certains disent même qu’il doit être «réenchanté». Les entreprises qui tirent leur épingle du jeu sont donc celles où le vivre ensemble n’est pas négociable.Aujourd’hui, les individus ne se contentent plus d’avoir un job mais cherchent autre chose : le sens.Lire la suite -
Gouvernance de l'information : plongez dans le système !
Michel Remize, Rédacteur en chef – Archimag
Lundi 11 Avril 2022Comment puis-je accéder au contrat du client X ? Comment être sûr que c’est la bonne version ? Est-elle correctement stockée ? La signature électronique est-elle valable ? Quelle est la durée de conservation de ce document ? On peut multiplier les questions, la gouvernance de l’information (GI) a réponse à tout - ou presque.
En effet, au fur et à mesure que la dématérialisation gagne du terrain dans l’entreprise et que sont reconnues la place centrale de l’information et la nécessité de la gérer de façon transversale, la gouvernance de l'information s’impose. Son appétit est sans limite : enregistrement, classement, règles d’accès, versionning, sécurité, conformité, élimination, archivage… Mais aussi gestion des risques, qualité des données, e-discovery, analyse, veille, gestion des connaissances, gestion informatique…
La gouvernance de l'information est désormais le terme générique qui recouvre tout cela. De fait, le nouveau rapport sur la gouvernance de l’information numérique proposé par Serda Conseil fait ressortir bon nombre de ces problématiques.
On voit bien en toile de fond les compétences métier requises, de records manager à responsable de la sécurité des systèmes d’information, en passant par l’expertise
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Et si les employeurs considéraient l'expérience du cancer comme une ressource plutôt qu’un frein ?
Gisèle De Campos Ribeiro, Professeure associée à Paris School of Business
Lundi 4 Avril 2022Tribune, rédigée par Judith Partouche-Sebban, Saeedeh Rezaee Vessal et Gisèle De Campos Ribeiro de la Chaire Living Health de Paris School Business.
Selon les estimations de 2018, environ 382.000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chaque année en France et on estime qu’environ 3,8 millions de personnes vivent avec ou ont guéri d’un cancer. Ainsi, environ 1 personne sur 3 perd ou quitte son emploi dans les deux ans après un diagnostic de cancer, et 12 % des salariés déclarent avoir subi du rejet ou des discriminations au moment du diagnostic de la part de leurs collègues de travai
Lors de la deuxième vague du Covid-19[1] nous avons interrogé 158 personnes touchées par le cancer (en cours de traitement ou en rémission) et 200 personnes sans expérience du cancer, se définissant comme étant en bonne santé. Les résultats sont sans appel : ceux qui ont vécu cette expérience traumatisante représentent une ressource essentielle en entreprise à ne pas sous-estimer.
Concernant les caractéristiques attribuées à l’intelligence émotionnelle telles que l’acceptation des émotions, 73 % des patients n’ont pas peur de leurs émotions, chez les non-patients c’est le cas de 58 % des répondants. Concernant la résilience, 76 % des patients affirment posséder des ressources nécessaires pour faire face à des situations difficiles dans leur vie quotidienne. Chez les non-patients, cette proportion est de seulement 17 %.
Les patients semblent également présenter une attitude globale plus positive et optimiste : 80 % des patients affirment qu’ils apprécient la valeur de chaque jour qui passe, contre seulement 65 % chez les non-patients. De plus, ils sont 61 % à affirmer « j’essaie toujours de voir le bon côté des choses », chez les non-patients ce pourcentage est de 46 %.
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