Chroniques - Facilities, site du Facility management Chroniques

  • Télétravail : des règles juridiques à redécouvrir et à rendre effectives

    Michel Miné, Professeur du Cnam, titulaire de la chaire Droit du travail

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    Mis en place dans la précipitation avec le confinement et dans l’ignorance généralisée des règles applicables, notamment en matière de durée du travail, le télétravail doit maintenant se poursuivre dans le cadre de son régime juridique.
    Dans l’Union européenne, plus d’un tiers des personnes travaillant actuellement ont commencé à télétravailler en raison de la pandémie, ce taux s’élevant à 37,2% en France..
    Face à ces évolutions, les organisations professionnelles, syndicales de salariés et patronales, ont prévu une série de rencontres. L’objectif est de dresser un état des lieux et décider s’il faut ouvrir des négociations en vue d’un nouvel accord interprofesionnel ce que souhaitent les syndicats. Le patronat estime de son côté que les règles déjà en place sont suffisantes.
    Rappelons à cette occasion  les règles applicables, mises en place depuis le premier accord-cadre européen de 2002, décliné en droit interne avec lAccord national interprofessionnel du 19 juillet 2005, puis rendu obligatoire dans la plupart des entreprises avec l’arrêté d’extension du 30 mai 2006. Le Code du travail a repris certaines de ces dispositions conventionnelles.
    Cependant, ces règles ne sont pas encore toujours effectives dans les faits.
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  • Le FM, essentiel à la cité et à l’éco système immobilier

    Corinne Colson Lafon, Fondatrice Dirigeante STEAM'O

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    L’épisode COVID a rappelé à chacun l’importance de nos métiers rassemblés sous la bannière du «Facility Management».
    En effet, ce nom «ombrelle» du Facility Management, ou FM, regroupe toute une filière qui exploite au quotidien les bâtiments quelle que soit leur nature. Chaque jour, les FMeurs (les professionnels du Facility Management) ont la responsabilité de l’entretien des installations techniques, de leur conformité réglementaire et de la continuité de service, mais aussi de mettre en place tous les services tels que Propreté, Accueil, Sécurité, Restauration, et autres, et d’accompagner les usages BtoC.
    Au-delà des opérations journalières, les FMeurs sont en première ligne pour accompagner les maitres d’ouvrages et utilisateurs afin de les aider à organiser leurs propres activités, penser les évolutions autour des nouvelles façons de travailler, réfléchir aux nouveaux enjeux.
    Que nous parlions d’évolution digitale, de «new workplace», de «proptech» de «smartbuilding», de décret tertiaire et plus largement de développement durable, les professionnels du FM et l’éco system des professions de services sont au cœur des sujets, aux côté des propriétaires, foncières, et utilisateurs, pour les conseiller dans les actions à mener et pour ensuite conduire les transformations nécessaires, tout en assurant au quotidien les opérations permettant à un bâtiment et à ses utilisateurs de fonctionner dans les meilleures conditions possibles de confort et de performance.
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  • Loyers et valeurs locatives depuis, pendant et après la crise sanitaire

    Bernard Boutonnet, Président de Ravene Conseil

     - Facilities, site du Facility management Il ne s'agit pas ici de détailler les différentes possibilités du Preneur qui subsistent toujours, permettant d’obtenir une suspension et un report des loyers, un rééchelonnement, une franchise ou la suppression de celui-ci, sur le fondement tout autant de l’obligation de délivrance, de la force majeure, de l’exception d’inexécution ou de l’imprévisibilité.
    La réflexion actuelle porte sur la renégociation pure et simple du loyer et  sur les valeurs locatives en cas de prise à bail.
    Quels sont les fondements de cette renégociation Rappelons d'abord que lors du compte rendu du Conseil des Ministres du 16 septembre 2020, a été présenté un projet de loi prorogeant le régime transitoire institué à la sortie de l’état d’urgence sanitaire, texte légitimé par la recrudescence de l’épidémie. Le gouvernement a estimé nécessaire de maintenir au-delà du 30 octobre les mesures autorisées depuis le 11 juillet dernier et cela jusqu’au 1er avril 2021.
    Les arguments factuels : La valeur locative à la baisse dans de nombreux secteurs, La situation financière très obérée des locataires qui va perdurer, Des bureaux trop grands et partiellement utilisés (télétravail, chômage partiel, distanciation…), La difficulté de respecter le protocole sanitaire pour l’ascenseur, les toilettes, les salles de repos, Le nombre important de sociétés à flux tendu, Le risque de procédure collective, En commerces : les règles sanitaires contraignantes, la disparition d’une partie importante de la clientèle et les fermetures, En bureaux : les règles internes de certains immeubles ou il a été décidé de minorer l’effectif capacitaire.
    Tous ces éléments vont légitimer la renégociation du bail
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  • Pour que demain se passe au mieux...

    Philippe Rodet, Ancien médecin urgentiste, auteur et conférencier

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    Le premier semestre 2020 a bousculé chacun(e) de nous, parfois de manière simplement professionnelle, parfois, de manière plus sévère sur le plan personnel. À celles et ceux qui ont été confrontés directement à cette épidémie, je voudrais exprimer ma compassion.
    Personnellement, j’ai profité de la baisse brutale de mon activité mi-mars pour renouer avec mon métier premier et aller prêter main-forte, bénévolement, dans un service Covid d’un hôpital de province.
    Sur le plan épidémique, le contexte actuel fait craindre, pas forcément une deuxième vague mais, une première vague qui traîne, obligeant à s’adapter.
    Sur le plan moral, les craintes sont plus sévères. On sait que les crises, en phase aiguë, génèrent du stress. Cela s’est vérifié par l’enquête réalisée par Opinion Way en avril qui montre une augmentation de 10 % du nombre de personnes s’estimant stressées. On sait aussi que les crises, une fois la phase aiguë passée induisent des troubles dépressifs qui culminent à trois ans. Nombre de psychiatres alertent et parmi eux, le Dr Marion Leboyer, psychiatre au CHU Henri-Mondor de Créteil : «les conséquences psychiatriques... de la pandémie sont devant nous et on constate actuellement que chez des personnes qui n’ont jamais été malades auparavant, il y a une augmentation des dépressions, des pathologies anxieuses...».
    Il ne s’agit bien sûr pas de se lamenter sur des demains difficiles mais d’agir pour que tout se passe au mieux, agir en invitant l’ensemble des collaborateurs à se protéger des effets du stress et en incitant les managers à avoir des comportements bienveillants, comportements aptes à diminuer le niveau de stress et à augmenter la motivation. Il convient sur ce point de se souvenir que la même enquête d’Opinion Way montrait une baisse du nombre de collaborateurs motivés de 25 %.
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  • #Bureaux : Quels espaces de travail pour demain ?

    Olivier Cros , Directeur Workplace Strategy de CBRE en France

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    Cette crise a agi comme un révélateur. En matière d’organisation du travail, elle a prouvé notre capacité à travailler différemment, et l’efficacité du télétravail. Nous assistons à une mutation sociétale vers de «new ways of working». La réflexion sur notre façon d’occuper les locaux et de les aménager en est le corollaire inéluctable.
    Plus que jamais, l’humain est au cœur des réflexions et la culture d’entreprise un levier clé pour accompagner l’implication et la motivation des équipes. Critère essentiel d’attractivité avant la crise, et témoins de cette culture d’entreprises, l’immobilier, les espaces et les modes de travail le seront plus encore après, incarnant la manière dont on vit l’entreprise.
    Un équilibre entre le bureau physique et le télétravail notamment doit permettre de conserver l’ADN de l’entreprise tout en fidélisant les collaborateurs et en maintenant le lien social. Pour cela, le bureau devra être un véritable lieu d’échanges, flexible et résilient.
    Le bureau, « place to meet » plutôt que « place to work » ? Plus que jamais lieu de «socialisation», le lieu de travail doit être repensé. On constate un effet de balancier entre la réduction des besoins en termes d’espaces de bureaux classiques compte-tenu du télétravail d’un côté, et l’augmentation des besoins liés aux enjeux sanitaires (distanciation) de l’autre.
    Couplé à la question des transports, cet enjeu vient remettre en cause le modèle d’un siège social unique, et plaide en faveur d’une multiplication et une dispersion des sites de plus petites surfaces.
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