Chroniques - Facilities, site du Facility management Chronique

  • Exploitation des surfaces, ou manager des environnements de travail ?

    Xavier Baron Membre fondateur et coordinateur CRDIA

    Xavier Baron - Facilities, site du Facility management

    Être salarié supposait il y a peu encore l’adhésion à une unité de lieu et de temps pour travailler. Aujourd’hui, le télétravail, les horaires variables et JRTT, les outils informatiques … permettent à un nombre croissant de salariés (30%) de travailler anytime, anywhere, anydevices. Si des questions restent posées sur la qualité du travail, sa performance, sur la coopération et la créativité, sur les contreparties pour ceux qui ne pourront pas télétravailler…, les bénéficiaires plébiscitent cette liberté. La notion de travail hybride, pourtant sans pertinence sémantique ni signification stabilisée, s’est déjà imposée comme la marque d’une nouvelle normalité.

    La fin des bureaux relève de la punch line médiatique. La production du travail serait-elle immatérielle, le travail lui-même est toujours localisé, «collectif» et organisé majoritairement en subordination sous la responsabilité économique et sociale d’employeurs. L’effet d’aubaine d’une réduction des surfaces par la densification en Flex rencontrera inévitablement ses limites ; l’éloignement des salariés, du fait de l’employeur lui-même.

    Pour autant, la rencontre du travail et du bureau tertiaire n’a plus rien d’automatique, ni même d’évident. Elle requiert une maîtrise d’usages des environnements de travail accrue, pour en faire des ressources de l’action productive sur un mode :

      – enrichi et élargi relativement aux logiques immobilières patrimoniales ou locatives, pour intégrer les usages,
    – prometteur avec une palette plus riche de lieux offrant des espaces, du bureau au domicile en passant par les tiers lieux,
    -déplacé de la technique au social, en débordant sur l’attractivité, l’hospitalité, la créativité, la socialité…,
    – bien plus complexe, par l’exigence d’intégration de nombreuses rationalités et parties prenantes (dont les territoires, le climat, la santé…), avec toujours plus d’acteurs externalisés.

     

    Deux types d’offres tentent déjà d’y répondre. A côté des coworks pour la flexibilité, les bureaux opérés pour la complexité proposent une externalisation qui atteint maintenant les gestionnaires services généraux de sites tertiaires. L’Hospitality Management enfin, ou plus intéressant, le Management de l’Hospitalité, exprime le besoin de systèmes de management des environnements de travail intégrés, au-delà des assemblages. Les deux sont des formes de mise en œuvre d’une Assistance à Maîtrise d’Usage(s).

    À suivre avec attention !