Chroniques - Facilities, site du Facility management Chronique

  • La crise financière a changé la donne

    Alain Houpillart, Professeur à  Paris Dauphine et Éditeur de la Lettre M2

    Alain Houpillart, Professeur à  Paris Dauphine et Éditeur de la Lettre M2  - Facilities, site du Facility management

    Les nouveaux poids lourds achètent l’immobilier cash. Parmi
    eux, les fonds souverains multiplient les acquisitions en Europe. Leur
    vocation : Placer à  long terme les gains générés par les réserves
    pétrolières de leurs pays. Premier Etat ayant investi en France, le Kuwait
    détient depuis trente ans la tour Manhattan à  La Défense. Au cours des deux dernières
    années, d’autres fonds souverains ont pris position dans l’Hexagone.

    Le fonds norvégien le plus important au monde a acheté en
    2011-2012, auprès d’Axa et de Generali, deux portefeuilles parisiens représentant
    977,5 M€. Dernière acquisition par la Norvège, le siège de Crédit Suisse en
    sale and lease back à  Zà¼rich pour 800 M€.

    Le fonds du Qatar est devenu propriétaire d’immeubles
    emblématiques sur les Champs-Elysées : Le 52, acquis pour 515 M€ ; la
    Cité du Retiro Faubourg Saint-Honoré (Cartier) ; le 14 boulevard Haussmann
    (Le Figaro) ; le 24 avenue des Champs-Elysées. De son côté, le fonds d’Abu
    Dhabi (Adia) a acheté pour 252 M€ le 90 boulevard Pasteur, siège d’Amundi.

    Intervenant pour la 1ère fois en France, le fonds
    d’Hong Kong HKMA a retenu, à  Paris pour 508 M€ net : l’Avant-Seine, 43.000 m2
    avenue Mendès France et 11.000 m2 au 52 avenue Hoche. De même, China Investment
    Corporation (CIC) vient de procéder à  son 1er achat en Europe : le
    siège de la Deutsche Bank, à  Londres, pour 365 M€. D’autres états comme
    l’Angola, la Malaisie, le Nigeria, Singapour ou la Libye disposent de
    structures destinées à  l’investissement hors de leurs frontières.

    Les
    engagements œsouverains  ont représenté environ 20 % du montant total des
    investissements (11 Mds€), effectué dans l’Hexagone, au cours de l’année 2012. Le magnétisme de Paris joue pleinement. Seul risque
    possible, un fonds qui se désengagerait massivement et brutalement pourrait
    fragiliser le marché où il est fortement implanté.