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  • Les Bienveilleurs, un esprit de fraternité porteur de sens…

    Philippe Rodet Ancien médecin urgentiste et auteur

    Philippe Rodet - Facilities, site du Facility management

    Ne pas laisser une personne qui souffre moralement, quelle que soit l’intensité de sa souffrance, seule. Tel pourrait être l’objectif des Bienveilleurs, ces personnes venant d’horizons divers, de formation et de niveau hiérarchique différents, qui acceptent d’apprendre à savoir détecter, savoir aborder et savoir orienter – lorsque cela est nécessaire – vers le bon interlocuteur.

    Le contexte actuel avec les conséquences morales de la crise, avec l’impact des difficultés économiques liées à l’inflation ou à la perspective de problèmes énergétiques, justifie pleinement la mise en place de Bienveilleurs. S’inspirant des «personnalités sentinelles» chères à nos amis québécois, il ne s’agit pas de faire de tout un chacun un médecin, mais de reconnaître les signes précurseurs et d’interpeller le plus tôt possible.

    Mais, au-delà de cela, mettre en place des Bienveilleurs ne correspond-il pas tout simplement à la mobilisation d’un esprit de fraternité. Détecter une personne dépressive et l’orienter vers le bon interlocuteur revient à porter assistance à une personne en danger. C’est un «devoir d’humanité» !

    Accepter l’idée d’accorder du temps, d’échanger pendant quelques minutes, avec une personne, pas forcément stressée ni dépressive mais un peu esseulée est tout simplement un acte d’humanité. Finalement, n’est-ce pas permettre au Bienveilleur d’être la raison pour laquelle une personne sourit de nouveau?
    En faisant émerger des Bienveilleurs au sein de structures publiques, privées ou associatives, il est largement possible de penser que l’esprit de fraternité va diffuser bien au-delà de ces structures – et je pense notamment aux collectivités locales – et rayonner ensuite au niveau de la société.
    Voilà une action porteuse de sens qui devrait être considérée, aujourd’hui, avec le plus grand des sérieux.