Chroniques - Facilities, site du Facility management Chronique

  • «L’évolution naturelle et culturelle ne se fait que grâce aux catastrophes»*

    Sandrine Legrand-Diez Journaliste, Conseiller en communication

    Sandrine Legrand-Diez - Facilities, site du Facility management

    DSS. Encore un nouveau sigle ? Oui… et non. Google affiche plusieurs pages relatives à la Direction de la sécurité sociale (révélateur).
    Encore – trop – peu connu et reconnu, le terme Directeur Sécurité-Sûreté, DSS, reflète néanmoins les transformations profondes et durables du rôle et des missions de feu le «responsable sécurité».
    Visionnaire, le CDSE instituait d’ailleurs la fonction de DSSC, Directeur Sécurité-Sûreté Corporate dès 2019 dans son «Référentiel des métiers de la sécurité-sûreté en entreprise», comme pilote de la sécurité globale de l’entreprise.
    Malveillance, risques terroristes, cybersécurité, catastrophes naturelles, enjeux juridiques, réputation et image de l’entreprise, santé et sécurité au travail, etc. les domaines de responsabilité des DSS n’ont de cesse de s’accroître.
    Dans son dernier numéro, le magazine 360, édité par la Fédération française de la sécurité privée, consacre son dossier central aux nouveaux défis et missions du DSS en devenir.
    Pour Mathias de Loisy, Directeur Sûreté & Sécurité en charge des Transports d’Edenred, «Le principal risque à prendre en compte et durablement est bien entendu le risque sanitaire. Les autres risques pourraient émerger de tensions sociales provoquées par les impacts économiques issus de la crise sanitaire. A «surveiller» aussi …la radicalisation sous toutes ses formes qui divisent les concitoyens. Elles peuvent mettre à mal nos organisations comme les démocraties.»
    «La notion de sécurité globale est omniprésente depuis un certain temps et le restera encore pour les décennies à venir» indique par ailleurs Gabriel Gedda, Regional Physical Security Manager de SAP, président d’ASIS France.
    Mutatis mutandis, le rapprochement entre DSS et cybersécurité s’inscrit lui-aussi dans le sens de l’histoire, ainsi que le démontre Jérôme Saiz, senior advisor du CyberCercle : «L’un des premiers arguments techniques pour le rapprochement des deux fonctions (ou a minima leur dialogue régulier) tient au fait qu’une attaque cyber peut permettre ou faciliter une attaque physique et à l’inverse, un accès physique au système d’information facilite grandement sa compromission.»

     

    En 2019, le rapport Thourot et Fauvergue indiquait la nécessité de «revaloriser le rôle et le positionnement des directeurs de la sécurité dans les entreprises» pour en faire des acteurs incontournables du continuum. «Traits d’union du continuum, nous en sommes aussi des rouages essentiels», confirme Marc Viethen, coprésident de l’Agora des directeurs de la sécurité sur le site du club.
    On ne peut donc que s’étonner de leur «non-existence» dans la proposition de loi relative à la sécurité globale qui a fait tant parler. Mais du DSS, que nenni, pas un mot … Un oubli ?
    * Boris Cyrulnik