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  • Mobilité verte : avec quelle énergie et à quel prix ?

    Olivier Koch Directeur France, EasyPark

    Olivier Koch - Facilities, site du Facility management

    Malgré un vote du parlement européen en juin dernier sur l’interdiction à la vente des véhicules thermiques neufs d’ici 2035, l’Allemagne a refusé début mars 2023, et ce contre toute attente de signer le texte, mettant en avant des délais intenables pour mettre son industrie aux normes. La France a réaffirmé son intérêt à poursuivre sur la voie des véhicules électriques, avec la volonté d’en produire plus de 2 millions d’ici à 2030. Est-ce réalisable ? Et si oui, quelles sources d’énergie pour y arriver ?

    Un grand nombre de voix s’élèvent sur la place des véhicules 100% électriques au sein des mobilités vertes : les matériaux utilisés pour la fabrication sont bien souvent eux-mêmes extrêmement polluants avec la production des batteries et leur recyclage. Autre point important dans une conduite de changement : le prix d’un véhicule électrique reste élevé (plus de 16.000 euros en entrée de gamme lorsqu’un véhicule thermique neuf coûte 10.000 euros). Est-ce que les aides actuelles de l’état peuvent suffire à encourager les Français à changer de véhicules ? On parle tout de même de plus de 60 % du parc automobile à changer… Les mesures écologiques sont régulièrement jugées comme punitives envers les plus modestes n’ayant pas les moyens de s’équiper pour échapper aux sanctions.

    Par ailleurs, la densification du réseau doit s’accompagner d’une accessibilité simplifiée aux points de recharge électrique, et ce indépendamment de l’application ou du service utilisé par les automobilistes. Dans ce contexte, est-il vraiment possible d’équiper le territoire en bornes de recharge en une décennie ?

    Enfin, se limiter seulement aux émissions des véhicules eux-mêmes peut être trompeur si on ne prend pas en compte l’ensemble de la chaîne. Au-delà des velléités politiques, les véhicules électriques représentent des défis industriels, puisqu’ils impliquent de repenser les chaînes de production de bout en bout, énergétiques, la production d’électricité se devant de ne pas émettre de carbone, et structurelle, car il faut repenser des territoires historiquement conçus autour des véhicules thermiques.

    Tant d’arguments à considérer pour ne pas opposer à nouveau les Français avec des décisions qu’ils pourraient considérer comme arbitraires.