Chroniques - Facilities, site du Facility management Chronique

  • Stress et coronavirus : une liaison dangereuse…

    Philippe Rodet Médecin urgentiste et auteur

    Philippe Rodet - Facilities, site du Facility management

    L’épidémie que l’on vient de traverser a des impacts majeurs. Elle a augmenté le niveau de stress chez un nombre significatif de personnes avec des conséquences importantes sur la santé et sur l’engagement.
    Il convient ici de différencier les conséquences à court terme et celles à moyen terme. À court terme, on va avoir un impact du stress sur la santé et sur l’engagement. A moyen terme, le risque sera essentiellement sur le plan psychique. On sait que les crises génèrent du stress dans un premier temps et ont un impact sur l’état moral dans les mois et années qui suivent, avec un point culminant à trois ans.
    Il est donc logique d’essayer de diminuer le niveau de stress et d’augmenter la motivation.
    Pour diminuer le niveau de stress des collaborateurs, il est important de bien les accueillir et de les rassurer. Cela passe par le fait de prendre de leurs nouvelles et de leurs familles et de leur exprimer la joie que l’on a de les retrouver. C’est aussi les aider à voir le sens de leur mission en expliquant l’importance de reprendre le travail afin de renouer avec une stabilité économique durable.
    Rassurer repose sur la mise en place des mesures barrières, la désinfection des surfaces contacts (poignées de porte, boutons d’ascenseurs…) avec des solutions adaptées et le respect d’une distance suffisante d’au moins un mètre entre les personnes.
    Rassurer passe aussi par l’explication de l’aspect réaliste de la stratégie économique. Il ne suffit pas de dire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui, il est essentiel de dire pourquoi. Il est tout autant essentiel de montrer que l’on sait s’adapter au contexte. D’une manière générale, depuis des mois, les collaborateurs – comme toutes les personnes – sont soumis à un flux d’émotions négatives. Il est donc essentiel de faire émerger des émotions positives et de diminuer les émotions négatives.
    Pour faire émerger des émotions positives, il est possible d’aider à voir le sens de l’activité et de la reprise, de fixer des objectifs qui soient des « défis possibles », d’accorder un juste niveau d’autonomie, d’exprimer des retours positifs dès que possible…
    Pour diminuer les émotions négatives, il est essentiel de faire l’effort d’être perçu comme juste ; d’être cohérent entre ce que l’on dit et ce que l’on fait, de muter le pessimisme en optimisme en aidant chacun à prendre conscience des leviers qu’il a utilisé pour réussir.