Chroniques - Facilities, site du Facility management Chronique

  • Envie d’ailleurs

    Isabelle Marie de Marnix Editeur de Facilities

    Isabelle Marie de Marnix - Facilities, site du Facility management

    Jamais les français n’ont eu autant envie d’ailleurs. Après les «gilets jaunes» et les grèves à répétition, puis la période si particulière qu’a été le confinement, a changé la donne.

    «En restant confinés chez eux, les gens ont pris conscience de l’espace exigu dans lequel ils vivent, sans accès à l’extérieur pour la plupart. Et puis la pandémie a fait qu’ils ont eu de plus en plus envie de fuir le bruit, la pollution, les transports en commun bondés et de s’extraire de la grande métropole, considérée comme un endroit où on étouffe, », analyse Benoit Meyronin, spécialiste en marketing territorial et professeur à Grenoble Ecole de management.

    Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en mai dernier, au lendemain du déconfinement, 54% des Franciliens se déclaraient prêts à partir dès que possible s’installer dans une autre région, contre seulement 38% avant le confinement, d’après un sondage réalisé par la plateforme «Paris je te quitte». La tendance touche particulièrement les cadres parisiens puisque, selon une étude Cadremploi d’août 2020, ils sont 83% à envisager une mobilité régionale, souhaitant «un environnement moins stressant, plus proche de la nature» et «une vie plus simple, en phase avec leurs valeurs».

    Travailler autrement, trouver un nouvel équilibre entre vie pro et vie perso, tout le monde en rêvait sans oser engager le changement. La crise sanitaire a été l’élément déclencheur. Le développement du télétravail et l’absence de contacts n’ont fait qu’amplifier les situations. L’OMS parle aussi de fatigue pandémique et de son influence sur nos comportements.

    Mais attention de ne pas prendre ses désirs pour des réalités. Méfions-nous d’une vision idéalisée et «rousseauïste» dans laquelle chacun cultiverait son jardin et où la nature humaine serait, sinon bonne, du moins plus rassurante.

    Reste qu’en pariant sur un ailleurs, on a la sensation d’avoir redonné un sens à sa vie.