Chroniques - Facilities, site du Facility management Chronique

  • Quel impact des bureaux dans le phénomène de Grande Démission ? (2/2)

    D. Minchella - Enseignante-Chercheuse à l'EM Norma et G. De Campos Ribeiro - Professeure à Paris School

    D. Minchella - Enseignante-Chercheuse à l'EM Norma - Facilities, site du Facility management

    La semaine dernière, nous avons vu l’impact des différents types de bureau dans l’évaluation de la marque employeur des entreprises par leurs salariés grâce à une vaste collecte de données opérées en mai dernier dans les quatre principales puissances économiques d’Europe : La France, l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie. Cette semaine, nous nous intéressons en particulier à la question de l’envie de quitter son entreprise dans ces mêmes pays en tentant de voir dans quelle mesure les bureaux jouent un rôle dans cette volonté de changer d’employeur.
    La Grande Démission, toujours à l’œuvre ?
    En premier lieu, nos chiffres, collectés auprès de plus de 2.000 salariés dont environ 40% de cadres issus d’entreprises de taille et de secteurs d’activités variés, confirment que la tendance va se maintenir puisqu’en moyenne 60% des individus interrogés déclaraient qu’ils aimeraient changer d’entreprise au cours de l’année et 30% qu’il est probable que cela se produise. Sauf en Italie, ce sont généralement les hommes qui sont le plus enclins à vouloir quitter leur entreprise. Les plus jeunes sont également les plus volatiles, en particulier en Allemagne où les moins de 28 ans sont près de 50% à envisager de trouver un autre emploi. En France, nous observons que les employés sont moins stables que les cadres.
    Pour quelles raisons partir ?
    Parmi les raisons qui pousseraient ces salariés à partir, la perspective de gagner plus arrive partout en première position sauf en Italie où la liberté d’action dépasse la question des salaires. Cette liberté est également plébiscitée en Allemagne et en Angleterre puisqu’elle arrive en deuxième cause. En France, un meilleur statut prime sur la liberté.
    Et les bureaux ?
    Les bureaux n’arrivent pas dans les principales raisons qui poussent à chercher ailleurs, en revanche il est notable que les individus travaillant en grand open-space (24 pers et plus par zone) sont plus enclins à désirer partir et à mettre en œuvre des actions allant dans ce sens. Les individus en bureaux privatifs et bureaux partagés (2-3) sont plus stables (indépendamment de leur statut). Nous savons grâce aux recherches en Médecine, Ergonomie, Psychologie, Architecture et Sciences de Gestion que les différents types de bureaux ont un impact sur la santé, le bien-être et la performance, aussi il n’est pas étonnant de voir qu’ils ne sont pas une donnée neutre dans la volonté de quitter son entreprise.